HesFes, un festival unique
Pour nos vacances en famille, nous sommes allés faire du camping à Pembrey, au Pays de Galles. Non pas pour visiter la région (ce que nous ferons certainement une prochaine fois) mais pour participer pour la première fois au festival annuel de l’instruction en famille au Royaume-Uni, le HesFes.
Au début de l’année, je vous avais fait part de mes réflexions autour de l’école, l’instruction en famille et la non-scolarisation. Depuis lors, les choses ont évolué. Sacha ne va plus à l’école et je me sens de plus en plus en accord avec les apprentissages autonomes. Bien sûr, je ne dois pas encore me préoccuper de programme ou de niveau à atteindre pour les contrôles. Bien sûr, je m’interroge sur la façon dont nous allons évoluer dans cet apprentissage l’un comme l’autre mais aussi en fonction des obligations légales. Je souhaite poursuivre ce mode d’apprentissage naturel car il nous correspond bien et me semble beaucoup plus épanouissant et constructif. Mais quelles sont exactement les dispositions légales en Belgique ? Affaire à suivre…
De Etre et Devenir au HesFes
Si j’avais au départ encore quelques doutes sur les bienfaits de la non-scolarisation, j’ai été rassurée et convaincue par les témoignages présentés par Clara Bellar dans son documentaire, Être et devenir. Un documentaire unique qui permet de voir l’évidence de la scolarité autrement, de prendre conscience qu’il n’y a pas qu’une seule voie à suivre et de comprendre ce qui nous a tant manqué pendant notre enfance : la liberté d’apprendre, l’enthousiasme et la confiance. Pour la réalisation de ce film, elle se rend notamment au HesFes, un festival qui a lieu chaque année au Royaume-Uni et qui rassemble des familles, principalement anglaises mais aussi d’autres nationalités, qui pratiquent l’instruction en famille ou la non-scolarisation. L’énergie qui se dégageait de ces images, la joie sur les visages, la liberté qu’il semblait y avoir m’ont décidée à y participer moi aussi afin de rencontrer des familles heureuses et épanouies dans leur choix d’instruction. Afin aussi de plonger dans un monde que je ne connaissais encore que par les livres et le monde virtuel. De plus, cet événement me semblait le lieu idéal pour passer des vacances en famille. Alors, vers la fin du mois de juillet, nous sommes partis pour Pembrey, au Pays de Galles, où nous avons rencontré d’autres familles françaises venues, elles aussi, suite au documentaire de Clara Bellar.
Notre expérience au HesFes
Comment vous parler de ce festival si particulier, de cette semaine hors du temps ? Autour d’ateliers créatifs, scientifiques, sportifs ou musicaux, autour de conférences sur le homeschooling, autour de rencontres dans la tente des petits, une grande communauté de gens ouverts, sereins, heureux, libres d’être eux-mêmes, sans jugement, sans regards accusateurs, sans a priori. Des enfants courant partout. Des tout-petits, des petits, des moyens, des grands. Des déguisés en tigre, en chevalier ou en pirate. Des scientifiques ou des artistes. Des musiciens ou des bricoleurs. Un festival plein de vie, un joyeux désordre bien ordonné, une liberté respectueuse. Le temps d’une semaine, nous nous sommes coupés des réseaux sociaux et autres impositions et nous avons pris le temps d’être avec les enfants, de partager des moments de jeux et de création avec eux, de rire ou de se prendre la tête. Nous avons été connectés les uns aux autres. Grégoire a pu être libre de ses mouvements du matin au soir, allant voir ses amis ou restant avec nous. Sacha a également pu aller où il voulait sans être surveillé en permanence. Et malgré les débuts climatiques assez difficiles qui nous ont fait passer des nuits blanches et qui nous ont vu rentrer d’une balade sur la plage trempés de haut en bas, le reste de la semaine s’est passé sous un grand soleil et des températures clémentes. Le soir, on pouvait écouter des concerts ou assister aux cabarets des enfants et des plus grands lors desquels chacun pouvait montrer son talent. J’ai été heureuse. J’ai vu des enfants bien dans leur peau et surtout très créatifs. J’ai vu des gens venus d’horizons très différents parfois se réunir autour de la liberté de chacun d’instruire ses enfants à la maison. J’y ai vu de la liberté, de l’authenticité, de la joie, de la créativité, du bonheur d’être ensemble, de l’enthousiasme. Et pour nous qui ne sommes pas vraiment des adeptes de festival, nous avons aimé l’expérience et l’avons trouvée enrichissante. Si nous avons la possibilité d’y retourner l’année prochaine, nous y retournerons. Et nous serons alors plus actifs. Parce que lorsque l’on découvre ce festival, on a quand même un peu la tête qui tourne. Chaque jour, plus d’une dizaine d’activités sont proposées. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. Alors, on ne sait pas trop où aller, on n’arrive pas à temps pour l’une alors on se rabat sur une autre qu’on trouve géniale. On n’a pas encore pris le rythme des ateliers. On est au bon endroit au bon moment comme le jour où j’ai participé à un atelier percussions pour la première fois de ma vie et où j’ai été émue de me sentir faire partie d’un tout. J’ai d’ailleurs souvent été émue lors de ce festival. Émue de voir des jeunes se réunir chaque après-midi et répéter deux morceaux en partant de rien, chacun venant avec son instrument ou sa voix. Un atelier ouvert à tous et une magnifique énergie. Émue de voir des parents s’amuser à construire une fusée avec leurs enfants et se prendre au jeu pour l’envoyer le plus haut possible. Émue de voir ce concert de musique celtique classique de The Meadows. Etonnée que les conférences se passent dans le même espace que la plaine de jeux des petits dans un joyeux brouhaha de cour de récréation. Pas de sponsors ici. Pas de publicité. Une boutique de vêtements de seconde main. Une bibliothèque nomade. Des artisans et des passionnés qui animent les ateliers. Des jouets pour petits et grands mis gratuitement à disposition toute la journée. Et oui, en allant à ce festival, je m’attendais à avoir un stand bio pour la nourriture. Mais non, un camion « fish & chips ». Comme quoi ! Nous sommes revenus de cette 17e édition du HesFes avec, dans le coffre, une lanterne, une fusée, un tote bag, un nichoir et des souvenirs pleins la tête. Le hula hoop de Grégoire, lui, a malencontreusement disparu.
Pembrey Country Park
Cette année, le HesFes se déroulait au Pays de Galles, au Pembrey Country Park. Nous n’avions jamais fait de camping en Angleterre ni lors de festivals. Nous nous attendions à des installations comme dans un camping classique en France ou en Belgique. Nous avons été surpris dans un premier temps car il n’y avait ni raccordement électrique, ni blocs sanitaires ni aucun endroit pour faire la vaisselle. Au final, nous avons apprécié cette simplicité et la nécessité de faire avec le minimum. Cette configuration nous a permis de revenir à l’essentiel.
Le Pembrey Country Park est un endroit magnifique. Au bord de la mer, au milieu des forêts, des terrains de camping, des plaines de jeux, une piste de ski, un train miniature, des sentiers de randonnée. J’avoue que nous n’avons pas pris le temps de découvrir le parc. Par contre, nous sommes allés nous balader sur la plage. Une plage de sable blanc et fin qui s’étire, de hautes dunes verdoyantes pleines de vie, une mer bleue et sauvage et de merveilleux coquillages. Lorsque nous sommes allés nous balader sur la plage sous la pluie et dans le vent, les nuages étaient bas et menaçants, les vagues impressionnantes, le ciel une œuvre d’art et, sur le sable, échouées à nos pieds, d’énormes méduses. J’ai été très marquée par les méduses. Les enfants ont fait les blasés.
Anniversaire de Sacha
Et puis, nous y avons fêté l’anniversaire de Sacha avec un gâteau au chocolat et du jus violet en guise de petit-déjeuner. Et, comme cadeau, quatre descentes sur un toboggan géant en luge, le plus grand toboggan du Pays de Galles. Sacha a donc fêté ses 4 ans au HesFes, au Royaume-Uni. Quelle belle symbolique !
Lectures de circonstance
J’aime associer mes lectures aux endroits où je me trouve ou à ce que je fais. J’ai donc emporté dans mon sac deux livres des éditions L’Instant Présent, une maison d’édition que j’aime énormément pour la qualité des ouvrages concernant l’enfance, la parentalité, les pédagogies : Les apprentissages autonomes. Comment les enfants s’instruisent sans enseignement de John Holt et La fin de l’éducation ? Commencements… de Jean-Pierre Lepri. Pour moi qui vient d’un système très traditionnel et conventionnel, il n’est pas toujours évident de lâcher-prise sur cette éducation reçue et donc sur mes attentes. La voie de la non-scolarisation que j’emprunte avec Sacha est un apprentissage de chaque jour, une nouvelle manière d’aborder la vie et le quotidien. Il me faut apprendre à faire confiance, à savoir écouter et entendre, à lâcher-priser, à me retenir, à m’ouvrir davantage.
John Holt est une référence incontournable dans le monde de la non-scolarisation. En tant qu’instituteur, il a beaucoup observé les enfants et leurs modes d’apprentissage pour en venir au fait que les enfants apprennent mieux seuls ou en petits groupes lorsqu’ils suivent leur propre processus d’apprentissage. Il était convaincu que les enfants n’ont pas besoin d’enseignement ni d’encadrement pour apprendre car apprendre est inné. Seuls besoins pour les accompagner dans leurs apprentissages : les laisser libres de suivre leurs propres centres d’intérêts et pouvoir accéder à de nombreuses ressources pour combler leur curiosité et leur soif d’apprendre. L’important pour l’enfant et ses apprentissages est que ceux-ci aient du sens. Le rôle du parent est de l’accompagner dans sa découverte « scientifique » du monde. Les apprentissages autonomes, livre posthume, tente de démontrer qu’apprendre est naturel et que les parents, même sans gros bagages scolaires, sont les personnes les mieux placées pour accompagner leurs enfants dans ce processus. Pour John Holt, apprendre c’est « appréhender, donner du sens au monde qui nous entoure et être capable d’y accomplir des choses ». Il y donne également quelques pistes pour accompagner les enfants dans leurs découvertes musicales, mathématiques (un gros chapitre y est consacré) et dans l’apprentissage de la lecture. J’ai beaucoup aimé cette lecture très instructive mais aussi introspective. Je me suis replongée dans mes souvenirs d’école et dans mon enfance. Voici quelques extraits :
Tous les enseignements non sollicités contiennent ce message de manque de confiance et de mépris. Un jour, j’ai réalisé cela, et je me suis rendu compte que je devais tout le temps me retenir. Je dois retenir les mots que j’ai au bout de la langue. Le problème c’est que les être humaines aiment enseigner. Nous sommes des animaux enseignants, autant que des animaux apprenants. Nous devons réfréner cette impulsion, cette habitude, ce besoin d’expliquer les choses à tout le monde… à moins qu’on nous l’ait demandé.
Au contraire, ce dont les jeunes enfants ont besoin c’est d’avoir l’occasion de voir des enfants plus âgés et des adultes choisir et entreprendre des tâches variées puis travailler dessus pendant un certain temps jusqu’à ce qu’ils aient terminé. Les enfants ont besoin de comprendre les processus qui mènent à un bon travail. La seule manière qu’ils ont d’apprendre combien de temps et d’effort il est nécessaire pour fabriquer, mettons, une table, c’est d’être en mesure de voir quelqu’un fabriquer une table, du début jusqu’à la fin. Ou peindre un tableau. Ou réparer un vélo, ou écrire une histoire, ou toute autre chose.
La vérité est que toute personne qui vit réellement, qui s’expose à la vie et qui va à sa rencontre avec énergie et enthousiasme, est en même temps en train d’apprendre. Ce sont les inquiétudes au sujet des apprentissages qui éteignent les apprentissages des enfants. Quand ils commencent à voir le monde comme un lieu plein de dangers dont ils doivent se protéger, quand ils commencent à vivre moins librement et pleinement, c’est à ce moment-là que se flétrissent leurs capacités d’apprentissage.
Ce que les enfants veulent et ce dont ils ont besoin de notre part c’est une attention authentique. Ils veulent que nous les remarquions et que nous prêtions attention à ce qu’ils font, que nous les prenions au sérieux, que nous leur fassions confiance et que nous les respections en tant qu’êtres humains. Ils veulent courtoisie et politesse, mais ils n’ont pas besoin de louanges.
C’est une bonne chose de divertir les enfants de temps à autre, mais cela n’aurait aucun sens de s’échapper de l’enseignement à temps plein de nos enfants pour tomber dans leur divertissement à temps plein. Nous avons nos propres choses à faire.
On peut facilement observer que les enfants sont passionnément désireux de comprendre le plus possible le monde qui les entoure, qu’ils sont très doués pour cela et qu’ils le font à la manière de scientifiques, en créant de la connaissance à partir de l’expérience. Les enfants observent, s’interrogent, découvrent, élaborent et ensuite ils testent les réponses aux questions qu’ils se posent. Quand on ne les empêche pas de faire toutes ces choses, ils continuent à les faire et ils deviennent de plus en plus compétents.
Tant que le schéma mental d’un enfant le satisfait, tant qu’il reste approprié pour lui, les corrections n’ont pas de sens et ne servent à rien. Elles glissent sur lui. Les corrections qu’il fait lui-même ou du moins qu’il est d’humeur à écouter, sont les corrections dont il a besoin.
Quand un enfant apprend par lui-même, en suivant sa propre curiosité, une énorme quantité de choses passent à travers l’usine et l’enfant choisit inconsciemment ce dont il a besoin. Quand nous tentons de décider de tout à sa place, nous ralentissons le processus sans en augmenter l’efficacité. Nous pensons que nous le rendons plus efficace, mais non. Nous sommes juste en train de réduire le flux.
Les enfants apprennent de la moindre chose et de tout ce qu’ils voient. Ils apprennent où qu’ils soient et pas seulement dans des lieux spécialement prévus à cet effet. Ils apprennent bien plus à partir de choses, naturelles ou fabriquées, qui sont réelles et signifiantes par elles-mêmes et non pas fabriquées pour aider les enfants à apprendre ; en d’autres termes, ils sont plus intéressés par les objets et les outils que nous utilisons dans notre vie quotidienne que par la plupart du matériel éducatif spécialisé fabriqué à leur intention. La manière dont nous pouvons le mieux aider les enfants à apprendre, ce n’est pas de décider ce qu’ils doivent apprendre en pensant à des moyens ingénieux pour le leur enseigner, mais plutôt de leur rendre le monde accessible, en prêtant une véritable attention à ce qu’ils font, en répondant à leurs questions – s’ils en ont – et en les aidant à explorer les domaines qui les intéressent le plus. Les moyens sont simples et facilement compris par les parents et par les personnes qui aiment les enfants, qui font attention à ce qu’ils font et qui s’interrogent sur le fondement de leurs actions. En résumé, ce que nous avons besoin de savoir pour aider les enfants à apprendre n’est pas obscur, technique ou compliqué, et le matériel que nous pouvons utiliser pour les aider est à portée de mains tout autour de nous.
Je ne dis pas que les enfants doivent tout découvrir sans aucune aide. Nous pouvons les aider de plusieurs façons. Nous pouvons mettre à leur disposition les ressources facilitant les découvertes. L’apprentissage est un processus de découverte, et si nous voulons qu’il se fasse, nous devons en créer les conditions favorables. Nous savons ce que sont ces conditions : elles comprennent le temps, le plaisir, la liberté et l’absence de pression.
Trouver comment fonctionnent les choses, résoudre des problèmes, c’est la chose la plus amusante que les êtres humains sachent faire : peu d’autres choses apportent autant de plaisir et d’excitation.
Lorsque les enfants lisent (ou même les adultes), ce qui importe le plus ce n’est pas qu’ils comprennent tout ce qu’ils lisent. Personne ne le peut ; ce que nous retirons d’une lecture dépend largement de l’expérience que nous avons du sujet. L’important, c’est que les enfants savourent suffisamment leur lecture pour avoir envie d’en lire plus. La deuxième chose importante c’est qu’ils améliorent progressivement leur capacité à déduire le sens à partir du contexte, ce qui est le talent suprême du bon lecteur. Le problème de dire aux enfants ce que signifient les mots, ou de leur demander de chercher dans le dictionnaire, ce qu’ils n’auront pas l’occasion de s’imaginer le sens du mot. Savoir imaginer ce vous ne savez pas ou ce que vous n’êtes pas sûr de savoir, c’est une compétence intellectuelle importante.
Dans La fin de l’éducation ? Commencements…, Jean-Pierre Lepri explore la notion d’éducation. Quelle en est la finalité ? D’où vient-elle ? Est-elle inévitable ? Quels sont les effets de l’éducation sur nous et notre société ? Et pourquoi parle-t-on d’éducation quand il s’agit d’apprendre ? Pouvons-nous envisager une société sans éducation ? Bien que j’aie mis un peu de temps à rentrer dedans, l’essai de Jean-Pierre Lepri offre une belle réflexion sur cette notion d’éducation qui nous habite et que nous perpétuons sans même nous questionner. L’éducation pour mieux contrôler et asseoir les inégalités. L’éducation pour mieux contraindre et se conformer. L’analyse me semble juste et argumentée. Des finalités de l’éducation, j’ai été frappée par la justesse des finalités observées que je peux encore ressentir dans mon vécu quotidien. Je vous les livre ici de manière résumée. Par l’éducation, « j’apprends le manque », « j’apprends la peur », « j’apprends à me soumettre aux valeurs d’un autre et à ne pas me faire confiance », « j’apprends à me conformer à ce que l’ « on » attend de moi », « j’apprends à écouter (…) – et à ne pas parler, à ne pas m’exprimer », « j’apprends le temps contraint », « j’apprends l’espace contraint », « j’apprends l’immobilité », « j’apprends la pensée contrainte », « j’apprends l’inutilité, l’insignifiance de ce que l’on me fait faire, le désintérêt pour ce que je fais », « j’apprends le besoin incessant du nouveau futile », « j’apprends à être surveillé en permanence », « j’apprends que « plus », c’est « mieux » », … J’apprends donc tout un tas de choses qui font que nous ne sommes pas des êtres épanouis, que la planète se porte mal, que dans la vie on ne fait pas ce qu’on veut. Le sujet est polémique et tabou. Peut-on vivre dans une société sans éducation ? Oui… Cette société est à construire en chacun de nous. Qu’est-ce qu’apprendre si l’éducation n’est pas présente pour combler ce « besoin » ? « Apprendre, c’est vivre… et inversement », « Apprendre est un acte distinct de celui d’enseigner. », « Apprendre est indépendant de l’enseignement. », « J’apprends ce qui a du sens pour moi. », « L’enseignement peut être un obstacle à l’apprendre », « Apprendre est un instinct, permanent, lié à la vie même. », « Apprendre est inévitable et gratuit. On ne peut (m’)empêcher d’apprendre. », « Apprendre est illimité. », « Apprendre, c’est incorporer. », « J’apprends seul, mais des autres et du monde. », « Apprendre, c’est faire (mal) ce que je ne sais pas encore faire. », « Apprendre est invisible. », « J’apprends lorsque ce que j’apprends entre dans ma zone prochaine de développement. », « La « conscience », même diffuse, que j’ai quelque chose à apprendre est la clé de mon apprendre. », « Apprendre, c’est voir ce qui était déjà là et que je ne voyais pas encore. » et « Apprendre (en soi) m’est un plaisir. ». Voici ce que Jean-Pierre Lepri nous explique de l’apprendre. Apprendre ne doit donc pas nécessairement passer par l’Éducation nationale. Changer son mode de fonctionnement. Prendre conscience finalement de ces réflexes et habitudes. S’interroger sur le bien-fondé de nos actions. Observer la vie et l’évolution de nos enfants. Cet ouvrage ouvre la réflexion en apportant des éclairages nouveaux documentés. Et puis, Jean-Pierre Lepri s’appuie sur son expérience personnelle dans l’Éducation nationale et est à l’initiative du Cercle de réflexion pour une « éducation » authentique qui contribue à diffuser l’idée qu’apprendre est naturel, pour aller vers plus de confiance et d’autonomie, pour chercher une alternative à l’éducation. Cet essai est dense et ouvre le débat. Il n’a pas pour but de changer les autres ou d’imposer une idée. Toute personne intéressée par la question y trouve des réponses pour nourrir sa réflexion et évoluer personnellement au quotidien.
Un choix, une envie, un souhait
Le festival et ces essais m’ont prouvé que j’étais sur la bonne voie avec Sacha. Ils m’ont appris beaucoup de choses sur moi et mon rapport à l’éducation, aux valeurs et au savoir. J’essaie d’être encore plus attentive à ce que je dis ou fais. J’avoue que ce n’est pas toujours évident dans certaines situations. J’ai envie que Sacha se sente bien, s’estime et se fasse confiance. J’ai envie qu’il aille au bout de ses idées et qu’il réalise ses rêves (même les plus fous). J’ai envie qu’il se sente libre et capable d’entreprendre ce qui est nécessaire pour vivre ses passions. Je lui souhaite tout cela. Et j’essaie, dans mon rôle de mère, de l’amener vers cela. Comme je peux. Avec amour. Présence. Conscience.
Comment y aller ?
Pour se rendre au HesFes et y faire du camping, il n’est pas indispensable d’avoir une voiture mais celle-ci facilite grandement les déplacements. Nous avons donc préféré prendre la voiture et le bateau. Nous avons opté pour une traversée longue (et magique pour les enfants) avec nuit sur le ferry à l’aller, Amsterdam – Newcastle, en faisant un détour par le Lake District National Park avant de descendre au Pays de Galles, et une traversée plus traditionnelle au retour, Douvres – Dunkerque, avec la compagnie DFDS Seaways.
Le HesFes nous a fait beaucoup de bien et a changé certaines choses dans ma manière d’aborder l’avenir. Me concentrer sur les liens et le réel. Faire confiance dans notre capacité à évoluer et dans nos choix. Revenir à plus de simplicité encore. Connaissez-vous un tel événement en France ou en Belgique ?
Les références
Être et devenir, Clara Bellar, Pourquoi Pas Productions/L’instant Présent
Les apprentissages autonomes, John Holt, L’instant Présent
La fin de l’éducation, Jean-Pierre Lepri, L’instant Présent
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Petite réflexion sur l’école, l’instruction en famille et la non-scolarisation
Dans 2,5 ans, Sacha sera en âge d’obligation scolaire. Ce n’est pas tout à fait vrai puisque l’école n’est pas obligatoire. Ce qui l’est c’est l’instruction. Cela suppose donc que le parent puisse choisir entre mettre son enfant dans un établissement scolaire...
On m’a offert le livre de John Holt peu de temps avant notre départ. Au moment de faire les sacs et surtout le cartons, je l’ai rangé précieusement. Je regrette un peu de ne pas l’avoir pris avec moi car j’ai vraiment très envie de le lire. Mais je ne regrette pas trop car en voyage, chaque livre lu est abandonné. Hors celui-ci je sais que je veux le garder. Et comme je récupère mes cartons petits à petits, je ne l’ai toujours pas à disposition. Quelle frustration après la lecture des extraits que tu proposes !
Et le HesFes, cela fait plusieurs années que je connais, un jour je m’organiserai pour m’y rendre.
Tiphanya Articles récents…6 astuces pour voyager en avion avec bébé (presque) zen
Ce livre de John Holt est une lecture vraiment très intéressante. La frustration de ne pouvoir le lire maintenant sera remplacée par la joie de l’avoir enfin dans tes mains. Il ouvre des pistes très intéressantes et pleines de bon sens finalement. Je suis sûre que tu aimerais beaucoup le HesFes. En plus, il y a de nombreuses nationalités différentes. La possibilité de pratiquer d’autres langues.
bonsoir ,
C’est avec un grand plaisir que je viens de lire votre article ! il m’a permis de connaître ce festival et surtout m’a donné envie d ‘ y aller avec mes enfants , tous instruits en famille ; ce doit être une merveilleuse expérience .
J’aurai quelques questions pratiques si vous êtes d’accord .
merci d’avance et belle soirée à vous .
Esther
Bonsoir Esther,
Merci beaucoup. Cela fait plaisir de partager des choses que nous aimons. C’est une expérience merveilleuse. Nous avons été un peu perdu au début, au milieu de cette foule, mais nous avons vite trouvé nos marques. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un mail. Bonne soirée.