Le street art fait désormais partie intégrante du paysage urbain. Où que nous allions, il n’est pas rare de croiser, au hasard d’une rue, une signature griffonnée sur un mur ou une fresque monumentale réalisée sur la façade d’un immeuble, reflet d’une culture locale.

Des rues vibrantes de New York aux somptueux couloirs du métro de Moscou, en passant par les quartiers dévastés de Mossoul, Laura Barbaray nous plonge dans les voyages de Kashink, Kelkin, Lady.K, Lima Lima, Ninin, Oji, Olivia de Bona et Tim Zdey, huit street artistes ayant fait le choix de peindre en territoire inconnu. Chaque destination est une nouvelle aventure, profondément humaine et intime, offrant un aperçu d’un mouvement artistique qui transcende les frontières.

Tracés urbains est une adaptation de Urban Art Podcast.

Née en 1997, Laura Barbaray est passionnée d’art urbain et de voyages. Convaincue que voyager enrichit la créativité des artistes, elle lance Urban Art Podcast, en collaboration avec l’association Urban Art Crew, pour donner la parole aux street artistes au sujet de leur expérience de l’ailleurs.

Trois questions à Laura Barbaray

Laura, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai aujourd’hui 27 ans, et je suis Responsable Éditoriale dans un studio de podcasts à Paris. Passionnée d’art, de littérature et de voyages, je suis investie depuis une dizaine d’années dans l’association Urban Art Crew, dédiée à la promotion de l’art urbain en France. Avec cette association, j’ai créé le format « Urban Art Podcast« , qui donne la parole aux street artistes sur un de leur voyage dans un pays étranger.

Comment t’es venue l’envie de créer ton podcast Urban Art Podcast ? Connaissais-tu déjà les artistes de street art avant de lancer ton projet ?

Dans mon quotidien, j’écoute beaucoup de podcasts et j’apprécie particulièrement ce nouveau format (j’en ai d’ailleurs fait mon métier !). C’est un format intime qui renouvelle les codes traditionnels de la radio linéaire et qui permet une grande liberté créative. J’avais envie de diversifier les contenus digitaux de Urban Art Crew, et l’idée du podcast est venue assez naturellement. Je suis partie de ce constat : le son me fait voyager, et le voyage fait souvent partie de la démarche créative des artistes. Nombreux sont celles et ceux qui partent sur les routes pour s’inspirer. J’avais envie de donner la parole aux artistes d’une manière différente et dans un autre espace que la rue. À travers l’expérience universelle du voyage et de la narration à la première personne, un lien plus intime se crée avec l’auditeur.
J’ai d’abord proposé aux artistes que l’association accompagne de participer au podcast, puis j’ai élargi à des artistes que je ne connaissais pas encore. Ce qui m’importe, c’est comment un voyage permet d’enrichir la démarche créative des artistes urbains.

Pourquoi as-tu décidé de poser huit épisodes par écrit ? Le street art est un art visuel. Ici, tu as choisi de raconter plutôt que de montrer. Comment as-tu sélectionné les artistes présents dans ce livre ? Quel était le critère pour que leur histoire soit racontée ?

L’envie d’adapter le podcast en livre est venue très rapidement. D’une part pour diversifier et faire rayonner le format sur un autre support, mais aussi parce que les histoires racontées ont toutes quelque chose de romanesque. Le street art est un art visuel, oui. Mais la puissance du son et de l’écrit renforce l’imaginaire et l’appropriation par le public. L’art est intrinsèquement tourné vers un public. Une oeuvre d’art devient véritablement oeuvre une fois qu’elle arrive à son destinataire. Ici, l’écrit prolonge les témoignages sonores (dans les deux cas, on raconte, mais on ne montre pas). En passant de la première personne à la troisième personne, je donne une nouvelle perspective aux récits d’aventures.
Au niveau du choix éditorial, l’idée était bien évidemment de proposer un tour du monde du street art en voyageant à travers tous les continents (Amérique, Asie, Europe, Afrique…) et de proposer un large panel de styles graphiques (writing, pochoir, collage, peinture, abstrait ou figuratif…). Les histoires sélectionnées convoquent toutes l’errance, en accord avec la ligne éditoriale de la maison d’édition.