À la rencontre de Rousseau et Louis IX dans l’Oise
Lorsque Joël m’a annoncé que nous passerions un week-end dans les environs de Paris, je me suis directement demandé ce que je pourrais bien y faire. Visiter Paris avec Sacha pendant deux jours ou découvrir le côté vert de la région parisienne que je ne connaissais pas du tout. Vous l’aurez sûrement deviné, j’ai choisi de partir sur les routes du Val d’Oise et de l’Oise et d’aller à la rencontre de deux personnages qui ont marqué chacun leur siècle par leurs pensées et leurs engagements : Jean-Jacques Rousseau et Louis IX. Personnages qui m’ont également marquée pendant mes études littéraires, l’un pour sa réflexion sur la société, la nature, l’éducation et ses penchants préromantiques, l’autre par ses réformes nombreuses et surtout par sa piété et ses croisades. Nous sommes donc allés nous promener dans les allées du Parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville et de l’Abbaye de Royaumont pour terminer ensuite notre séjour en beauté au bord des étangs de Commelles dans le Domaine de Chantilly.
Ermenonville, dernier séjour de Rousseau
Inspiré par le roman de Rousseau, Julie, ou La nouvelle Héloïse, le marquis de Girardin décide de créer un jardin comme un tableau ou une poésie. Une nature sauvage, un jardin pittoresque où les éléments du paysage sont mis en valeur, accessible à tous. Un lieu de pèlerinage aussi puisque Jean-Jacques Rousseau passa les six dernières semaines de sa vie à Ermenonville et fut inhumé dans l’Île des Peupliers. Et enfin, une exposition-promenade à la découverte du Rousseau naturaliste passionné de botanique. Il ne m’en fallait pas plus pour avoir très envie d’aller y faire un tour. Prendre l’air, se promener, sentir l’odeur fraîche de la forêt, observer la vie des insectes, écouter le chant des oiseaux, suivre les pas du philosophe et réfléchir au bonheur et à l’apaisement que l’on trouve dans la nature, ramasser des trésors et rire. En plus de ces bonheurs simples qu’offre le parc, le Parc Jean-Jacques Rousseau célèbre les arts et l’humanisme puisqu’il y accueille en résidence des artistes et intellectuels d’horizons différents. Il organise également de nombreuses activités de découverte de techniques anciennes, des lectures, des ateliers de découverte autour de l’astronomie ou des performances. Je regrette de ne pas habiter dans les environs tant la programmation est intéressante.
Nous y sommes allés un samedi matin et avons choisi de suivre le parcours le plus long (le vert) qui nous invite à découvrir les paysages variés du parc ainsi que les nombreuses fabriques* qui y sont posées ça et là. Une balade bucolique, poétique et philosophique qui nous fait passer par l’Autel de la Rêverie, le Banc des mères de famille, le Temple de la Philosophie moderne ou encore la Grotte aux ossements. Un plaisir partagé sans voir le temps passer.
Le grand air nous a ouvert l’appétit. Nous avions repéré en traversant le village le matin un joli salon de thé, Les Rêveries dans la théière, où nous irions bien nous poser un petit peu. Les nuages laissent place au soleil et nous nous asseyons en terrasse pour prendre un thé, boire une soupe et finir par une glace fraise/pistache à tomber. Cet endroit est magnifique et de bon goût. La plupart des produits proposés, du vin au thé en passant par les soupes, tartes salées ou sucrées et glaces, sont bios et savoureux. Et le jardin est très agréable, une invitation à profiter et à prendre le temps. Je ne peux que vous conseiller cette adresse si vous passez dans le coin. De plus, la propriétaire propose également des chambres d’hôtes que je testerais bien lors de notre prochain passage dans la région.
L’après-midi est déjà bien entamée mais je souhaite encore parcourir le Sentier des Ecrivains (5 km) entre le Parc Jean-Jacques Rousseau et l’Abbaye royale de Chaalis sur les pas de Rousseau, Senancourt et Nerval. Nous empruntons le sentier mais Sacha est fatigué et le chemin est encore long (surtout que nous devons faire un A/R). Nous faisons donc demi-tour et rejoignons la voiture où Sacha s’endormira directement.
À l’Abbaye de Royaumont
Deuxième journée dans le Val d’Oise consacrée à la découverte d’un véritable joyau du patrimoine français : l’Abbaye de Royaumont. Fondée en 1228 par Louis IX, cette abbaye a connu une histoire très mouvementée. Soutenue et financée par le roi qui aimait y séjourner et partager la vie des moines, elle perdit peu à peu de son caractère sacré jusqu’à devenir une filature de coton au 19e s. La restauration fut entreprise par les religieuses de la Sainte-Famille de Bordeaux et poursuivie par Jules Gouïn dont le petit-fils Henry Gouïn en fit un lieu de travail pour les artistes dès 1938. Aujourd’hui, l’Abbaye de Royaumont, au travers de sa Fondation, s’impose comme un lieu de rencontre, d’échange et de création artistiques. Et l’on comprend bien, en découvrant les lieux, qu’elle soit source d’inspiration, d’introspection et propice à l’élévation de l’âme. Le parc, les jardins potagers, le cloître, les ruines ont comme un supplément d’âme. Il y règne un grand calme, une certaine sérénité, une intemporalité, une spiritualité. Ce lieu m’a complètement apaisée.
Lors de notre visite, nous avons suivi le parcours proposé aux enfants au travers d’une chasse au trésor. La visite est ludique et instructive. Elle invite l’enfant à chercher, à regarder les détails, à s’intéresser au lieu et son histoire pour répondre aux questions et ainsi retrouver le trésor. Sacha était enthousiaste et curieux. Suite à notre visite, nous avons d’ailleurs beaucoup lu à propos des moines et de la religion et nous avons écouté de nombreux chants cisterciens. Sacha, tout comme nous, est très réceptif à ces chants religieux qui le calment immédiatement. Je vois qu’il est emporté ailleurs. Que son esprit s’évade. C’est étrange mais tellement beau.
Rêver aux Etangs de Commelles
Pour terminer en beauté notre week-end dans l’Oise, nous voulions aller au Château de Chantilly. Sauf que, ce jour-là, était organisé un grand événement Prestige. Des voitures de luxe (anciennes et récentes) et beaucoup de monde nous ont fait fuir les lieux et préférer une balade le long des étangs de Commelles un peu plus loin. Là, nous y avons croisé des pêcheurs, des couples, des familles et des canards très bavards et rieurs. En nous promenant, nous rêvions de longs voyages à pieds, d’une traversée de la France par ses sentiers loin de l’agitation des villes, de parties de pêche pour nous nourrir, de nuits à la belle étoile à observer les étoiles, de matins frais et silencieux à écouter le chant des oiseaux. Nous en avons profité jusqu’aux derniers rayons de soleil avant de rentrer en Belgique où nous devions finaliser le départ de cette maison que nous avions habitée pendant 2 ans avant de pouvoir nous relancer pleinement dans une vie nomade.
Nous avons passé un week-end magnifique dans cette région de France que je ne connaissais pas du tout. Un week-end serein fait de rêveries et de nature. Peut-être y retournerons-nous dans les mois à venir et cette perspective m’enchante car il y a tant de beaux endroits qu’il nous reste à découvrir. D’ailleurs, si vous avez des conseils ou de bonnes adresses, n’hésitez pas à nous les partager.
Belle découverte, cela fait partie des trésors cachés de notre beau pays
Exactement… Prendre le temps d’ouvrir les yeux près de chez soi…
Beau paysage et belle découverte, merci ! Je pense que je vais aller faire un tour dans ce salon de thé, si je passe dans le coin 😉
Une bien belle journée à vous, et que le thé soit avec vous !
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Je pense qu’il vous plaira… Un endroit très agréable lorsque le soleil brille et que les températures sont clémentes… Bonne soirée.