Comment survivre à un voyage en voiture avec deux enfants ?
Cette fois, pas de conseils, c’est moi qui vous pose la question. Comment fait-on pour survivre lors d’un trajet en voiture avec deux enfants ? N’hésitez pas à lire l’article dans l’ambiance de nos trajets en écoutant notre playlist. Malheureusement, j’ai très peu de photos pour illustrer cet article n’ayant jamais vraiment eu l’occasion d’en prendre.
Cet été, je suis partie à deux reprises en voiture avec les deux enfants. La première fois, je suis partie seule à Guillestre dans le Sud de la France (904 km). La deuxième, nous sommes partis en famille à Bled en Slovénie (1014 km). Des destinations, certes pas très lointaines, mais suffisamment quand même pour rendre le voyage en voiture long et pénible avec les deux enfants.
Un trajet avec Sacha ?
Quand je pars seule avec Sacha, les trajets sont agréables et sereins. Il aime être en voiture car pour lui c’est déjà un voyage. Il s’occupe seul en général, il regarde par la fenêtre, nous discutons tranquillement, il s’endort. Et le trajet passe tout seul. Et même si les arrêts sur les aires d’autoroute sont assez longs et que je n’avance pas comme j’en ai envie. Et même s’il me demande aussi de regarder ce qu’il fait. C’est tout à fait gérable.
Les préparatifs pour un long trajet en voiture
Pourtant, avant le départ, je m’étais renseignée, préparée et organisée. J’avais acheté un CD spécial Voyages en voiture (que nous n’avons écouté qu’une seule fois), des rangements à jouets à attacher sur le siège avant et des friandises. J’avais prévu l’itinéraire et déterminé l’heure potentielle d’arrivée. J’avais lu tous les conseils glanés sur les blogs et dans les livres (dont celui de Marie Perarneau dont je vous parle ici). Bref, je partais sereine et confiante dans ma capacité à gérer deux petits monstres dans une voiture.
A quoi ressemble un trajet avec Sacha et Grégoire ?
Et bien, quand ils sont réunis dans une voiture, un trajet, même court, peut se révéler être une véritable épreuve de torture et ceux que nous avons faits cet été ne dérogent pas à la règle.
Pour vous donner une petite idée d’un trajet de plus de 8 heures, voici une petite compilation des meilleurs moments :
- « Je dois faire pipi (ou caca) » dit toutes les 30 minutes pour qu’on s’arrête, parce qu’il a compris que dire « C’est quand qu’on arrive ? » ou « On est bientôt arrivé ? » n’obtient pas la réponse espérée et qu’en disant cela je m’arrête pour ne pas avoir d’accident ;
- s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence dans un embouteillage parce que le grand doit faire pipi (même s’il vient de le faire à la pompe à essence il y a 30 minutes), parce que le temps passe et qu’il insiste et que l’embouteillage ne semble pas finir ;
- se disputer le même jouet alors qu’ils ont pu préparé chacun leur sac de jouets à emporter pour justement éviter les disputes à propos des jouets, « Oui, mais c’est moi qui l’avait en premier ! » ;
- se chatouiller et ne pas arrêter quand le petit n’en peut plus et qu’il décide alors de taper le grand pour qu’il arrête, le grand qui se met à pleurer très fort parce que le petit l’a frappé, le petit qui hurle parce que le grand l’a frappé en retour ;
- le petit qui hurle parce que le grand lui a arraché un jouet des mains et l’a balancé à un endroit où on ne peut pas le récupérer quand on roule ;
- le petit qui hurle encore parce que le grand l’embête en faisant des trucs qu’il n’a pas envie, tels que poser sa main sur le siège du petit ou sur sa tête ou ses jambes ;
- le grand qui râle parce que le petit ne veut pas jouer à un jeu ou parce que justement le petit veut jouer avec un jeu ;
- le petit qui hurle parce que le grand ne veut pas lui prêter (à juste titre) un de ses jouets ;
- le petit qui pleure parce qu’il n’arrive pas à s’endormir parce que son grand frère reste en permanence en interaction avec lui ;
- écouter les mêmes chansons en boucle à chaque trajet ;
- renverser de l’eau et pleurer ou râler parce qu’on est mouillé ;
- écraser les biscuits par terre ou sur les sièges ;
- rouler avec une odeur d’urine dans la voiture par temps chaud ;
- râler parce qu’on a le soleil dans les yeux et que c’est embêtant ou parce qu’on a chaud ou faim ;
- entendre des milliers de fois « Regarde Laurence » ou « Regarde maman » et répéter pour la centième fois qu’on ne peut pas regarder ce qu’ils font parce qu’on conduit et qu’il faut regarder la route pour ne pas avoir d’accidents ;
- recevoir des doudous sur la tête et entendre le petit hurler parce qu’il veut son doudou ;
- …
Alors, je vous demande, moi, c’est comment qu’on fait pour rester calme et concentré sur la route ? Pour ne pas exploser et crier comme une furie ?
Moments de grâce
Et parfois, on connaît des moments de grâce et d’harmonie qui rééquilibrent et nous font dire que, finalement, ce n’est pas si pire. Par exemple, quand le grand frère décide de lire une histoire à son petit frère, quand ils jouent sans se disputer, quand nous jouons ensemble à compter les voitures rouge, quand nous chantons tous en coeur « C’est une maison bleue… », quand les enfants déposent jouets et sucreries des magasins d’autoroute sans protestations, quand ils restent près de moi sur le parking, quand ils viennent directement quand je leur dis qu’on reprend la route, quand ils dorment, quand ils regardent par la fenêtre en silence, quand le grand fait son cahier d’activité et laisse dormir son frère.
Tablettes, jeux vidéos, dvd
La solution pour des trajets plus sereins serait certainement de leur donner une tablette ou des jeux vidéo ou de les mettre devant un dessin animé (avec des écouteurs). Mais nous n’en avons pas et je ne souhaite pas en avoir. Mon principe est peut-être vieux jeu et pas du tout efficace.
Ce n’est pas que je refuse les nouvelles technologies. C’est que j’ai envie de leur donner la possibilité de s’ennuyer et de se créer des mondes imaginaires. Petite, j’ai passé des heures et des heures avec mon père dans son camion et j’en ai gardé de très bons souvenirs. Ne pouvant pas lire ou dessiner dans le camion au risque d’être malade, je me créais des histoires et m’inventais des mondes. Je parlais beaucoup avec mes amis imaginaires. Je ne sais pas comment mon père faisait pour supporter toutes mes paroles, mais le fait est qu’il me laissait créer et jaser. Quand je ne jouais pas, j’observais tout ce que je voyais. Je conviens que les paysages d’autoroutes ne sont pas ce qu’il y a des plus fascinant, mais on peut toujours remarquer des détails amusants ou intéressants. Donc, pour moi, les trajets en voiture sont l’occasion de se construire un imaginaire, de développer son sens de l’observation et de se poser des questions. De ce fait, je n’arrive pas à me décider à succomber à la facilité et à la paix que procurent ces objets. C’est trop facile et ça nous entretient dans la société de confort, la paresse de l’esprit et la passivité. Mais là, ce n’est que mon avis fondé sur mon vécu. Et objectivement, je ne crois pas que couper un long trajet en regardant un film soit réellement nocif pour le développement de leur imagination. Je pense même que c’est une excellente idée.
Voyager en groupe
La meilleure solution pour éviter le burn-out lors d’un trajet en voiture : voyager avec des amis. Pour le trajet retour de Guillestre, je suis partie en même temps que mes amis. Quelle idée magnifique ! Grégoire, le grand, qui est très sociable, a pu aller dans chacune des voitures et changer à chaque arrêt. Moins de disputes et, en plus, il a pu jouer avec une tablette dans une autre voiture. Quand il nous rejoignait, les relations entre frères étaient plus cordiales. C’est le meilleur trajet que j’ai fait avec les deux enfants jusqu’à présent !
La gestion des pipis
Comme il est conseillé, je m’arrête toutes les deux heures à peu près pour qu’on se dégourdisse les jambes et pour les pipis. Oui, je sais, on ne peut pas faire pipi sur commande. Mais voilà, en voiture, tu fais pipi quand le chauffeur s’arrête, pas le choix. Ayant compris, après quelques arrêts, que le besoin de faire pipi était lié à l’ennui et à l’envie de s’arrêter, j’ai mis en place un jeu. Grégoire apprend à lire l’heure. Je lui disais donc, une fois que nous repartions, que nous nous arrêterions à nouveau deux heures plus tard en fonction des possibilités. Et je lui demandais de me dire chaque fois qu’un quart d’heure était passé. Travail de mémorisation et de calcul. Quand nous nous approchions des deux heures, nous cherchions alors ensemble un endroit où nous arrêter, de préférence une aire où il y a une station-service. Les toilettes y sont en général plus propres, il y a un peu plus de monde et souvent une petite plaine de jeux pour qu’ils se défoulent et se changent les idées.
Une incompréhension
Je voulais également vous faire part d’une incompréhension : pourquoi les enfants veulent-ils autant s’arrêter s’ils sont pressés d’arriver ? Dans ma logique d’adulte, plus on s’arrête, moins on arrivera vite et plus le trajet nous semblera long. Non ? Alors qu’est-ce qui les pousse à vouloir s’arrêter sans cesse ? J’ai bien essayé d’expliquer le principe. Mais non, ça ne marche pas. Auriez-vous un conseil à me donner à ce sujet ?
Les séparer pour éviter les disputes
Comment éviter les disputes en voiture ? En les séparant ! Mais comment les séparer dans une voiture ? Mon idée était de mettre un frigo entre les deux. J’ai insisté, lors de notre départ en Slovénie, pour qu’on en achète un. Je pensais réellement, telle une idéaliste, que les disputes allaient comme par magie disparaître. Elles furent certainement moins nombreuses. Toutefois, le grand avait toujours la possibilité d’embêter le petit qui, en réponse, hurle ou lance ses jouets sur le grand. Et, en plaçant un frigo entre les deux, nous avons eu la joie de provoquer de nouvelles bêtises. Il nous a donc fallu en permanence faire des remarques : « Non, on ne met pas le crayon ou le chapeau de Monsieur Play Mobil dans le trou près du ventilateur. », « Non on ne glisse pas de papier dans les trous du frigo. », « Non, on n’ouvre pas le frigo pour se servir. », « Non, on n’enlève pas la ceinture du frigo. », … Etait-ce une bonne idée finalement ? Je ne pense pas. Quelles sont vos techniques pour éviter les disputes en voiture ?
L’organisateur de siège
Lorsque je suis partie en Bosnie avec Sacha, j’avais installé un organisateur sur le siège devant lui pour qu’il puisse tout avoir à sa disposition facilement. Sacha adore ranger dans des sacs et des pochettes, il avait donc beaucoup aimé cet organisateur. Cet été, j’en ai acheté un deuxième pour Grégoire. Chacun aurait bien rangé dans son organisateur et sous la main sa gourde, ses jouets, ses livres, son appareil photo, ses lunettes de soleil et autres objets variés. Je pensais, à nouveau, que c’était une bonne idée pour éviter les disputes et les demandes incessantes. Mais, encore une fois, je m’étais trompée. Cinq minutes après le départ tout était déjà dehors, gisant par terre avec l’impossibilité de les ramasser, les gourdes se vidant sur la banquette ou roulant par terre sous les sièges. Le petit hurlant pour avoir sa gourde ou ses jouets, le grand enlevant sa ceinture pour les ramasser, et moi m’énervant.
Avant de partir, j’avais pourtant donné des consignes claires. On prend et on remet quand on a fini. On ne jette pas les jouets par terre, on referme bien sa gourde quand on a fini de boire et on la remet à sa place. On prend soin des livres.
Comment faire pour avoir des trajets sereins ?
Je ne sais pas ! Malgré tous les conseils que j’ai pu glaner ici ou là et que j’ai essayé d’appliquer, je n’ai pas encore trouvé la solution pour que nous en sortions tous indemnes.
Ma technique : respirer, répéter, me couper des cris, hurlements, pleurs et demandes, lancer un jeu de voiture, écouter de la musique. Peut-être que je devrais malgré tout investir dans une tablette ou un lecteur DVD de voiture pour couper les longs trajets. J’étudie la question. Avant on avait des principes, maintenant on a des enfants et une réalité.
Peut-être êtes-vous ou avez-vous été dans la même situation que moi ? Quelles solutions avez-vous trouvé ?
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