Itinéraire d’un road trip en Bosnie
Au mois de mai dernier, Sacha et moi sommes partis en voiture à la découverte du nord-ouest et du centre de la Bosnie-Herzégovine pendant 14 jours. Je vous livre ici notre itinéraire hors de sentiers battus ainsi que quelques adresses si l’idée de découvrir ce beau pays vous tente.
Notre itinéraire en Bosnie
Pour cet itinéraire, il est indispensable de disposer d’un véhicule car certains endroits ne sont pas desservis par les transports en commun. La voiture offre également plus de liberté dans les déplacements et ne pose aucun problème de sécurité car les routes ne sont pas en mauvais état et les conducteurs ne sont pas suicidaires.
Jour 1 : Velika Kladuša – Podzvizd – Vrnograc – Todorovo – Ostrožac na Uni
Nous rentrons sur le territoire bosniaque par la ville située le plus à l’ouest du pays, Velika Kladuša.
Nous parcourons la région en prenant de petites routes pour voir les vestiges des anciennes villes de Podzvizd, Vrnograc et Todorovo. Nous n’avons vu aucun vestige, à l’exception des ruines d’un château à Vrnograc. La route cependant valait le détour.
Nous avons passé la nuit à l’Hôtel Sedra (60 KM*) à Ostrožac na Uni. Hôtel de l’aire communiste situé juste au bord de l’Una où nous étions les seuls clients ce soir-là et où le serveur qui faisait office de gardien de nuit m’a mis en exclusivité toute la soirée une compilation d’Edith Piaf. J’aime beaucoup Edith Piaf, mais toute une soirée, c’est long.
Jour 2 : Ostrožac – Bosanska Krupa – Bihać – Kulen Vakuf
Visite du château d’Ostrožac qui surplombe la vallée et l’Una. Ce château, datant du 16e siècle, est totalement en ruines : vitres brisées, plafonds effondrés, traces d’impacts sur les façades, … Pourtant, nous pouvons y circuler librement sans aucune mise en garde ou barrière de sécurité. J’avoue que j’avais un peu peur en m’aventurant dans ce château abandonné, vandalisé et marqué par l’inexorable fuite du temps.
La route qui longe l’Una pour rejoindre Bosanska Krupa est sublime. Elle semble jouer avec la ligne de chemin de fer qui la croise en permanence et qui nous oblige à ralentir avant de traverser les voies. Pas de signal sonore, pas de feux, pas de barrières pour nous signaler l’arrivée d’un train. Reste aux conducteurs de freiner, de regarder à droite et à gauche et de passer tranquillement. Aussi, la vitesse des trains est adaptée à cette réalité et, souvent, les trains freinent aux passages à niveau, klaxonnent, et parfois même marquent un temps d’arrêt. Il fait bon de flâner dans la ville, de voir l’église catholique, l’église orthodoxe et la mosquée se côtoyer, de traverser les différents ponts en bois qui relient les petites îles sur la rivière Krusnica.
Nous avons mangé des kebabs dans une excellente boulangerie, Pekara Čima (Sokak 3), la première boulangerie privée de la région.
Bihać, un parc, sa mosquée Fethija, son église, son atmosphère. Mais le trésor de Bihać c’est incontestablement l’Una, cette rivière aux eaux intrépides et pures, qui fait partie intégrante de la vie des habitants. La région est d’ailleurs réputée pour le rafting qui semble pouvoir nous faire découvrir des endroits inaccessibles et vierges de toute présence humaine. Malheureusement, je n’ai pas pu tester une descente car Sacha est encore un peu petit pour ce genre d’activité sportive. Mais je vous conseille vivement de tenter l’expérience si vous en avez l’occasion. Vous trouverez la liste de quelques opérateurs sur ce site consacré à la Bosnie-Herzégovine.
Nous passons la nuit en plein cœur du Parc National de l’Una, à Kulen Vakuf, à la Pansion Saraj (60 KM en demi-pension) où je fête mes 31 ans.
Jour 3 : Kulen Vakuf – Štrbački Buk – Martin Brod – Jajce
Essayez un peu de prononcer Štrbački Buk ! Et puis essayez de demander si les chutes de Štrbački Buk sont accessibles en voiture sans parler bosniaque ni allemand. Mission impossible pour moi qui ne parle aucune de ces deux langues. C’est donc sans aucun renseignement que je me rends à ces chutes qui sont parmi les plus belles du monde. Pour y accéder une piste de 8 km, longeant l’Una, qui nous conduit au village de Donji Štrbci où nous laissons la voiture, et un sentier de 4km bien entretenu à parcourir à pied. Une passerelle est aménagée afin de pouvoir voir les chutes, qui atteignent une hauteur de 25m, de face. Devant ce spectacle, on reste bouche bée, émerveillé.
Martin Brod, petit village situé après Kulen Vakuf, nous offre encore un magnifique spectacle avec des cascades plus hautes que celles de Štrbački Buk (54m) et dans un cadre encore plus pittoresque.
Jajce, connue pour ses cascades au cœur de la ville, nous accueille pour deux nuits. Cette première soirée, nous la passons avec Amela, professeure de langue et de lettres au lycée, qui nous héberge au pied levé. Belle rencontre. Nous mangeons au restaurant Kod Asima (Zagrebacka 7). Le cadre est magnifique puisque le restaurant se situe sur les remparts de la vieille ville et la soupe est très bonne (et il paraît que ce sont les meilleurs Ćevapi de la ville).
Jour 4 : Jajce
Découverte en douceur de la ville. Après un tour dans le quartier et au marché, nous mangeons une pizza à la Pizzeria Megi Dea (Hrvoja Vukcica Hrvatinija). Pas trop cher et terrasse agréable sur une place piétonne (toujours pratique avec un enfant). L’après-midi est consacrée à la découverte des Chutes de la Pliva, une cascade dans la vieille ville, avec mon hôte du jour Sabina. Le site est impressionnant et les chutes puissantes, d’autant plus qu’avant mon arrivée la région a subi de fortes pluies qui ont causé des inondations exceptionnelles dans les plaines du Nord. Sabina nous emmène également voir le Lac de Pliva (à 5km de Jajce) et les moulins à eau en bois de l’époque ottomane, dont certains sont encore fonctionnels. L’endroit est agréable et paisible, idéal pour se reposer, pique-niquer en famille, laisser les enfants jouer, faire un barbecue entre amis.
Jour 5 : Jajce – Camp Zelenkovac
Visite de la vieille ville de Jajce : les catacombes, la forteresse, la tour Saint-Luc, le temple du dieu Mitras et les nombreuses mosquées. Depuis la forteresse, on a une vue imprenable à 360° sur la ville et les alentours. Petite ville aux influences multiples entourée de forêts à perte de vue.
Le soir venu, nous allons au Camp Zelenkovac (25 KM/nuit), près de Mrkonjic Grad, où nous passerons trois nuits dans un joli chalet en bois, dénommé le « Moulin Rouge ». L’endroit est isolé, calme, plein de charme, écologique et original. Et les bières ne sont disponibles qu’en 50cl.
Jour 6 et 7 : Camp Zelenkovac
Nous passons nos journées à Zelenkovac. Sacha fait du vélo, je travaille, nous observons les grenouilles depuis notre terrasse, nous cherchons les serpents, nous jouons, nous nous promenons, nous parlons avec un vieux monsieur qui promène ses vaches dans un mélange de germano-néerlando-serbo-croate et avec un photographe passionné de pêche à la mouche qui vient de Doboj et se détend quelques jours ici après les inondations qui ont frappé sa ville. Des journées sans voiture, des journées au calme.
Jour 8 : Camp Zelenkovac – Šipovo – Sources de la Pliva – Glogovac – Kupres
Nous quittons Camp Zelenkovac pour Šipovo, destination nature par excellence de la Bosnie-Herzégovine,où je compte aller voir les trois sources de la Pliva. Dans la région, les possibilités de logement chez l’habitant sont assez nombreuses. La région est belle, préservée du temps et de la guerre et propice à la pêche à la mouche ou aux randonnées. L’endroit est fort fréquenté par les familles le week-end qui viennent s’y promener, faire du vélo ou pique-niquer. Les sources sont magnifiques car l’eau cristalline semble jaillir des rochers. La première et la deuxième source sont rapidement accessibles depuis la route. Par contre, la troisième est un peu plus éloignée. Le sentier suit le ruisseau issu de la deuxième source, ensuite celui issu de la troisième. La route n’est pas accessible en voiture. L’eau est pure, les maisons totalement isolées, la nature préservée. En cas de pluie, le chemin se révèle assez boueux et glissant à certains endroits (nous en ferons les frais d’ailleurs). La troisième source est la plus belle et le sentier qui nous y mène apporte calme et sérénité.
Dans l’après-midi, nous reprenons la route en direction de Kupres. J’en profite pour faire un détour aventureux et aller voir le Monastère de Glogovac, un monastère orthodoxe isolé au milieu des montagnes. Selon la légende, les représentants du peuple avaient demandé au vizir l’autorisation de construire cette église. Le vizir aurait accepté à la seule condition qu’elle soit construite de manière à ce qu’on n’entende pas le son de cloches. A vrai dire, le monastère ne vaut pas le détour. Par contre, la route ! Le paysage ! Sublime ! Les étendues sont tellement grandes, les forêts si denses, qu’il n’y a pas de mots pour décrire ce que l’on voit.
Sur la route, vous pouvez également aller voir les jolies petites îles sur la rivière Janj et y pique-niquer. Nous ne n’y sommes pas arrêtés car un gros orage nous a surpris et j’ai préféré poursuivre mon chemin vers Kupres. Encore une fois, je suis sous le charme de cette route de montagne sinueuse sur laquelle nous croisons des hordes de chevaux, traversons des villages abandonnés au milieu de grands plateaux dénudés et voyons des maisons détruites entourées de barrières et quelques maisons neuves éparses. Sous l’orage, les lieux me semblent hostiles, tristes et rudes. Nous passons la nuit à la Pansion Kraljica (25 KM).
Jour 9 : Kupres – Prusac – Travnik
Kupres est une petite station de ski assez calme en cette saison et bénéficie d’une toute nouvelle église catholique très imposante. Prusac est connu lui pour être le plus grand site de pèlerinage islamique en Europe. Il pleut, le ciel est gris et la rencontre ne se fait pas entre ce village et moi.
Nous rejoignons Travnik où nous descendons au Motel Aba (40 KM) situé dans la vieille ville, à quelques pas de la Plava Voda, de la forteresse médiévale et d’autres sites historiques de la ville. Nous mangeons sur la Plava Voda, jolie petite place traversée par un torrent qu’enjambent de jolis ponts en bois, au Konoba Plava Voda (Šumeće 6). Nous visitons ensuite la Forteresse médiévale où nous croisons un long serpent tout mince, flânons dans les rues de la vieille ville, découvrons la Mosquée colorée (Sarena Dzamija) aux murs peints de couleurs vives et le Musée Ivo Andric. Le soir, nous mangeons à nouveau des Ćevapi** à la Ćevabdžinica « Hari » (Žitarnica bb). Une des Ćevabdžinica les plus populaires de la ville.
Jour 10 : Travnik – Mont Vlašić – Guča Gora – Zenica – Visoko
Ce matin, nous faisons un tour dans la nouvelle ville et observons la vie des habitants en mangeant une glace au Caffe Slastičarna Lajpcig (Bosanska). L’orage nous suit lorsque je m’engage sur la petite route de montagne sinueuse et escarpée en direction du Mont Vlašić où est produit le fameux et délicieux fromage de Vlašić. Nous longeons des forêts où des panneaux nous signalent la présence de mines, nous faisons le tour de la station de ski Babanovac désertée en cette saison, nous découvrons des maisons traditionnelles et nous émerveillons des vertes prairies qui contrastent avec le gris des roches et du ciel, …
Guča Gora, village catholique aux airs d’Italie, par son paysage, ses maisons, sa très belle église et son monastère franciscains.
Zenica, ville industrielle aux abords peu avenants, s’élève devant nous après deux heures de routes (et de pistes car certaines routes ont été détruites suite aux glissements de terrain occasionnés par les fortes pluies). Nous cherchons un endroit où dormir mais il me semble que la ville ne veuille pas de nous. Après avoir été refusés plusieurs fois, nous reprenons la route en direction du nord vers Bistričak. Malheureusement, les dégâts causés par les inondations sont trop importants et il ne me semble pas opportun d’y faire du tourisme. Je décide alors de me rendre à Visoko où nous trouvons une chambre à la Pansion La Pam (30 KM) à Donje Moštre.
Jour 11 : Visoko – Fojnica
Visoko, on y aurait découvert des pyramides qui pourraient remettre en cause l’Histoire de l’humanité. S’il s’avère que ces collines en forme de pyramides ont bien été créées par l’homme, elles seraient plus anciennes que les pyramides de Gizeh. Il est possible de faire une visite guidée mais pour cela il faut parler allemand ou bosniaque. En tout cas, c’est un lieu étrange qui attire beaucoup de personnes pour des raisons plus ésotériques et magnétiques.
Dans l’après-midi, direction Fojnica, petite ville thermale réputée en Bosnie qui compte plus de salons de coiffure que de restaurants diététiques, avec l’espoir de nous détendre au parc aquatique. Celui-ci étant fermé, nous avons visité la ville et son Monastère franciscain du 14e siècle aux couleurs pastels qui domine la ville et dont la bibliothèque contient près de 40 000 ouvrages très anciens et certains même uniques. Fojnica est également le point de départ pour des randonnées sur la Montagne Vranica. Nous logeons cette nuit à la Pansion Central (40 KM, Mehmeda Spahe bb).
Jour 12 : Fojnica – Prokoško jezero – Kraljeva Sutjeska
Nous quittons sans regrets Fojnica pour le Prokoško jezero à 22km de là. Ce lac, situé au cœur de la montagne Vranica à 1 636m d’altitude, se mérite. On y accède par une longue piste caillouteuse de 16km à travers une forêt dense veinée de ruisseaux et de petites cascades. On entre dans un autre monde. On a l’impression de vivre l’aventure dans un pays inexploré. A mi-chemin, se trouve un refuge isolé, le Jezernica Mountain Lodge. Le lieu est propre, calme, paisible, sans réseau téléphonique. La vue sur la forêt primaire et les montagnes est picturale. Attention, le propriétaire (ou le gardien ?) ne parle ni anglais ni allemand. Au sommet, nous débouchons sur le lac et là, j’en ai le souffle coupé. Ce lac aux eaux si pures est entouré de toutes petites cabanes de bergers en bois qui se fondent dans le paysage. L’endroit est calme, comme figé dans le temps, les couleurs sont exceptionnelles, l’air est frais, le silence est seulement troublé par le troupeau de moutons qui descend paître au bord du lac et par la cloche pendue au cou d’une jeune vache qui s’encourt à notre passage. De là haut, la vue est sublime. L’orage arrive, il nous faut quitter cet endroit paradisiaque.
Kraljeva Sutjeska est notre destination suivante, je compte y visiter la forteresse de Bobovac. Dans ce village, pas d’hôtel mais, une chambre et table d’hôtes chez Katarina (60 KM en demi-pension). Pour la trouver, il faut demander à l’épicerie sur la place du village. Chez Katarina et son mari Josip, c’est comme à la maison et on y mange divinement bien. Katarina est une maman avec qui on regarde les émissions culinaires et les feuilletons turcs. Le village a aussi été touché par les fortes pluies : les glissements de terrain ont entraînés de grosses coulées de boue dans la rue principale du village. Kraljeva Sutjeska est un village à majorité catholique où l’on retrouve un Monastère Franciscain, la plus vieille maison en Bosnie centrale, la maison Dusper, et la mosquée Mehmed II Fatih (la plus ancienne du pays !). Ce village me semble hors du temps, hors de la frénésie actuelle, hors du monde presque. En raison de glissements de terrain, Katarina et Josip me déconseillent de me rendre à Bobovac.
Jour 13 : Kraljeva Sutjeska – Sanski Most
Après un petit-déjeuner plus que copieux, j’envisage de visiter la bibliothèque du monastère Franciscain qui contient une collection d’incunables. Nous ne recevons malheureusement pas l’autorisation de pénétrer dans la bibliothèque et nous sommes invités à plutôt visiter l’église consacrée à la Reine Catherine et qui contient le plus vieil orgue du pays.
Le voyage touche à sa fin, il est temps pour nous de remonter en Belgique. Je décide toutefois de faire une escale à Sanski Most. Cette ville n’a pas vraiment d’intérêt touristique, mais j’aime passer du temps dans des endroits qui ne sont pas voués au tourisme car je m’immerge le temps de quelques heures (ou de quelques jours parfois) dans le quotidien de la ville. Nous dormons l’Hotel Sanus (50 km) qui accueillait ce soir-là des étudiants qui fêtaient la fin de leurs études secondaires. L’hôtel dépanne si on est de passage mais je ne le conseille vraiment pas.
J’ai aimé cette incursion dans cette partie du pays dont la nature semble encore bien préservée et me réjouit de découvrir l’Est et l’Herzégovine dont les villes et villages de Mostar, Visegrad, Medugorje, Blagaj, Neum, Pocitelj ainsi que les parcs nationaux.
Avez-vous déjà visité la Bosnie-Herzégovine ? Avez-vous des conseils à me donner ? Des lieux incontournables ?
* 1 KM(Mark convertible de Bosnie-Herzégovine) = 0,51 €
** Les Ćevapi ou Ćevapčići sont de sortes de petites saucisses de viande hachée grillées que l’on mange avec du pain rond et des oignons et parfois avec du fromage frais. Le restaurant où l’on peut manger ces merveilles est appelé un Ćevabdžinica.
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