Une photo, une histoire #4 : Pula, Croatie
Puisque deux photos sont à égalité ce mois-ci, j’ai décidé, pour les départager, de retirer mon vote. Nous embarquons donc aujourd’hui à Pula, située en Istrie, en Croatie. Et ce que vous voyez sur la photo est un détail de l’amphithéâtre romain parfaitement conservé.
Alors que j’étais partie pour faire le tour de l’Italie en train en cet automne 2012, je change mes plans en cours de route pour rejoindre Joël et réaliser notre errance ferroviaire Vers Sarajevo. De Milan, je prends la direction d’Udine et puis de Trieste avant de prendre le bus pour Pula. Pourquoi Pula ? Mis à part Zagreb et Split, je ne connaissais rien de la Croatie. C’est donc en regardant les horaires de bus et la durée des trajets que mon dévolu s’est porté sur Pula. Je n’avais encore jamais pris le bus avec Sacha, je ne savais pas comment se déroulerait notre trajet et, à vrai dire, j’envisageais le pire. La durée du trajet entre Pula et Trieste me semblait convenable et puis, j’avais trouvé une chouette auberge de jeunesse au bord de la mer. Après un trajet relativement calme pendant lequel nous avons essentiellement dormi, nous débarquons à Pula. Je ne sais rien de cette ville, je ne connais pas du tout la langue et je n’ai aucune information à l’exception de l’adresse de l’auberge. Je me sens bien et tous mes sens sont en éveil. Je découvre l’inconnu. Je suis heureuse. Nous arrivons sans souci à l’auberge et nous installons dans un petit bungalow, au bord de l’eau. La température est clémente, la pleine lune se reflète dans la mer, l’eau est fraîche mais pas froide. Seuls bémols : les draps sont humides et le centre-ville est assez loin. Qu’à cela ne tienne, nous nous rendons plusieurs fois à pied dans la vieille ville de Pula pour découvrir un patrimoine archéologique romain important et très bien conservé, retrouver James Joyce que nous avions croisé à plusieurs reprises à Trieste, flâner dans les ruelles du centre où quelques enfants jouent tranquillement, … Je découvre alors que Pula a une riche histoire qui remonte à près de 3000 ans, d’où les nombreux vestiges romains (dont l’amphithéâtre, le temple d’Auguste ou l’Arc des Sergi). Tantôt vénitienne tantôt autrichienne, tantôt italienne tantôt yougoslave, elle a un passé chahuté qui explique les mélanges architecturaux entre les palais baroques, les villas autrichiennes, les églises chrétiennes et orthodoxe du VIe s. et la forteresse vénitienne. Je prends plaisir à me promener tranquillement, Sacha dormant dans l’Ergo Baby, à manger une glace, à regarder les enfants jouer, à m’amuser des trouvailles que je fais un peu partout, à parcourir les allées du marché…
Je suis restée 5 jours à Pula à voir s’écouler paisiblement nos journées, parfois même un peu trop… Sacha a pu récupérer de nos quinze jours précédents assez intenses, il a goûté pour la première fois à un biscuit au chocolat qu’un chauffeur de bus autrichien nous avait donné et que j’avais caché dans un sac, il a trempé ses pieds dans l’eau, … Et moi, j’ai travaillé, lu Narcisse et Goldmund de Herman Hesse et écrit mon ennui en long et en large dans mon carnet. Autant la vieille ville est jolie, autant je ne me suis pas sentie bien à l’auberge de Pula. En fait, j’y ressentais comme un grand vide. Que je n’arrive toujours pas à définir. Quand nous reprenons la route pour Rijeka, je me sens légère et joyeuse. J’y retrouverai Joël pour la suite notre périple dans les Balkans.
Episodes précédents : #1 Chinguetti en Mauritanie, #2 Syracuse en Italie et #3 Vila Praia de Ancora au Portugal.
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