Quelques jours à Brindisi
Dans le guide, il est mentionné que Brindisi n’est pas un endroit où nous irions passer nos vacances. Point de départ des ferrys pour la Grèce et l’Albanie, la ville ne semble pas avoir grand chose à offrir. C’est pourtant là que nous séjournerons pendant 1 semaine. Une destination qui, certes, ne nous était jamais passée par la tête mais qui s’est offerte à nous. Alors, nous en profitons. C’est quand même à Brindisi que se termine la Via Appia venant de Rome. Et c’est là que Phileas Fogg embarque pour son Tour du monde en 80 jours. Des références qui ont baigné ma jeunesse et glorieuses pour tout voyageur.
Brindisi, les Pouilles, le talon de la botte. Une région qui fait rêver, qui réchauffe le corps et l’âme rien qu’en l’évoquant, qui met l’eau à la bouche, qui fait danser. Je me réjouissais d’y aller, de louer une voiture pour découvrir les petits villages anciens, de goûter des plats savoureux et relevés, d’être éblouie par la lumière et la mer. Toutefois, j’avais envie de partager toutes ces belles choses, cette douceur de vivre avec Joël, amoureux de l’Italie, qui, quant à lui, n’avait pas la possibilité de profiter de son séjour. Nous avons donc décidé de rester à Brindisi et de visiter les villes alentours accessibles en train. Malheureusement, notre présence coïncidait avec une semaine de grève du rail italien. Nous avons donc profité de ce contretemps pour vivre lentement Brindisi, lui donner une chance de nous séduire et de découvrir la belle Lecce.
Brindisi
Et nous avons été séduit par la ville. Nous avons pris le temps de la vivre, de nous balader dans ses ruelles et sur le corso en fin d’après-midi, d’observer la vie sur le port, de connaître les bonnes adresses, d’aller au marché et de nous sentir chez nous. J’ai aimé la douceur de l’air et la lumière, si blanche, si intense. La pierre qui la reflète. Ses couchers de soleil orange. Et ce bleu ! Le bleu du ciel. Le bleu de la mer. Et puis, il y a l’histoire ! La grande Rome, sa colonne marquant la fin de la grande voie appienne. Et la moins glorieuse période fasciste symbolisée par des monuments immenses à la gloire des marins italiens ou de Mussolini. Il y a aussi le cadre et sa situation géographique qui en fait une des portes d’entrée vers l’Orient. Brindisi est un vaste port naturel et pourtant la ville semble s’étirer de part et d’autre des rives d’un fleuve. Cette ville m’a intrigué, nous l’avons arpentée et, pourtant, elle me semble encore inconnue car j’ai trouvé peu d’informations à son propos. Aussi parce que nous avons pris le temps, parce que nous avons observé la vie. Les pêcheurs qui réparent leurs filets, les plongeurs qui entretiennent le port, les familles qui se promènent en fin de journée en bord de mer une glace à la main, les couples qui se marient, les voyageurs qui préparent leur bateau avant de reprendre la mer,… Enfin, cette ville est emplie de mélancolie. Non pas qu’elle soit mélancolique. Au contraire, sa douceur de vivre, sa lumière, sa chaleur, sa bienveillance réconfortent. Mais cette mélancolie est davantage liée au fait que nous passions nos derniers moments en famille avant un très long moment, une période incertaine pour une durée alors encore indéterminée. Alors, je traînais ma tristesse dans les rues de la ville, sur les terrasses des cafés, dans les parcs et sur le corso. Une tristesse adoucie par le climat et les lieux. Une tristesse qui m’a fait vivre chaque instant partagé avec intensité.
La mer et le port
La colonne, fin de la Via Appia
Au soleil couchant
Les pêcheurs
Traverser en navette et se rendre au Monument aux Marins italiens
Flâner
Cette ville m’a intrigué, nous l’avons arpentée et nous avons observé la vie qui s’y déroule : les pêcheurs qui réparent leurs filets, les plongeurs qui entretiennent le port, les familles qui se promènent en fin de journée en bord de mer une glace à la main, les couples qui se marient, les voyageurs qui préparent leur bateau avant de reprendre la mer,…
Mes bonnes adresses à Brindisi
Nous avons flâné dans les rues de Brindisi et avons testé quelques bonnes adresses.
Notre cantine pour le repas de midi : Caffè Ausonia, Corso Garibaldi, 91. Un café à l’italienne qui ne paye pas de mine. Une chouette ambiance, des sandwiches, piadine et autres spécialités, et le tout bon marché.
Faire le plein de fruits et légumes frais au marché, Piazza Mercato. Nous sommes régalés de cerises et tomates pendant tout notre séjour.
Où manger une délicieuse pizza ou une fritta (sorte de calzone fritte à tomber) ? À la Pizzeria Romanelli, via Santa Lucia, 3. À manger sur le pouce ou à emporter, l’endroit ne semble pas désemplir. Nous nous y sommes régalés !
Flâner sur le Corso Umberto en fin de journée, une glace du Caffè Continental, à la main.
Prendre l’aperitivo en terrasse au Betty Cafe, viale Regina Margherita, 6 en observant les gens flâner le long de l’eau au soleil couchant.
Pour un repas savoureux fait de spécialités locales, laissez-vous guider par les conseils avisés des serveuses au Ristorante Il Giardino, via Giovanni Tarantini, 14/18. Nous nous sommes délectés des saveurs du Sud. Et pour le dessert, si vous le pouvez, goûtez à l’excellent tiramisu.
La carte
Lecce
Lecce, quant à elle, la belle Lecce ! Une ville sublime, des trésors partout, des échanges, la chaleur écrasante à midi et la longue attente à la gare. Nous aurons eu très peu de temps pour visiter la ville en raison de la grève des trains. Et, malheureusement, nous arriverons trop tard pour la plus grande partie des visites, à l’exception de la Basilica Santa Croce. Nous errons alors dans les ruelles et sur les places émerveillés par tout ce que l’on voit, la beauté des églises, les détails des maisons et la couleur dorée des pierres, surpris par la présence d’un amphithéâtre romain en plein centre-ville, accablés par la chaleur, rafraîchis par l’ombre salvatrice des arbres du grand et magnifique jardin public où Sacha tente de converser en italien avec une petite fille, repus après une savoureuse puccia, une sorte de pita à l’italienne. Lecce comble mes attentes, elle me donne envie de prendre la route et de passer du temps à découvrir la région des Pouilles. Toute cette Histoire préservée, tant d’esthétisme, le soin accordé aux détails, un voyage dans le temps entre ancien et moderne ! J’aime définitivement l’Italie.
Ma bonne adresse à Lecce
Parce qu’on a adoré la puccia et parce que le patron a été très patient avec nous, je vous recommande L’Angolino di Via Matteotti, via Matteotti, 25. Ce n’est pas très loin du parc et la petite terrasse est assez agréable.
Passer quelques jours à Brindisi et apprécier la ville malgré le peu d’intérêt qu’elle suscite. Peut-être est-ce parce que j’aime m’imprégner de l’ambiance des villes plutôt que visiter ? Peut-être parce que je m’y suis sentie bien ? Peut-être aussi parce que je n’étais pas venue avec l’intention première de découvrir la région mais de passer du temps avec Joël avant son départ pour le Mali ? En tout cas, Brindisi est une ville agréable qui vaut plus que les quelques heures qu’on lui accorde avant d’embarquer pour la Grèce ou les Balkans. Prenez peut-être le temps d’y passer une journée et de flâner au rythme de la ville avant de poursuivre votre chemin vers les beautés des Pouilles.
Avez-vous déjà visité Brindisi ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Merci pour le partage, très bel article !
Merci de votre très beau reportage sur Brindisi.
Je pars (seule) à Brindisi le 19 juin. Depuis très longtemps je voulais découvrir les Pouilles. Je vous remercie des bonnes adresses.
J’ai, en effet, senti beaucoup de mélancolie dans votre reportage et,
comme je suis, moi aussi, mélancolique, je vais me réconforter avec les bons restaurants que vous m’avez indiqués !
Merci à vous Monique pour votre commentaire. Cela fait toujours plaisir. Je vous souhaite un très beau voyage. Les lumières de l’Italie et des Pouilles sont tellement belles ! Brindisi n’est pas une ville mélancolique ni triste (en tout cas, je ne l’ai pas ressentie comme telle). C’était ma situation qui l’était plutôt. Mais autant être mélancolique dans de beaux endroits…