Salonga, à la rencontre des protecteurs de la forêt primaire

Il y a des expériences qui changent un être et partager des moments de vie des Rangers de la Salonga en forêt primaire tropicale en fut indéniablement une. L’automne passé (2018), nous avons eu la chance de les accompagner durant leur formation et, ensuite, de suivre une patrouille de reconnaissance de quelques jours dans le Parc National de la Salonga.
Partis pour y réaliser un reportage photographique (Laurence) et écrit (moi-même), nous avons également rapporté des images qui ont donné un film documentaire de 26 minutes.
Vivre et travailler dans cette forêt originelle, très dense et humide d’une superficie excédant la Belgique (36.000 km2) est une leçon extrême de courage, d’humilité, de savoirs et de retour aux sources de l’existence. La jungle est un environnement difficile et ces hommes et femmes y marchent de quinze à trente jours consécutifs, pouvant ainsi parcourir ainsi jusqu’à 250 km dans un univers chlorophyllien d’une biodiversité extraordinaire, refuge de grands mammifères menacés tels que l’éléphant de forêt, le bonobo, le léopard, le pangolin géant.
Mais quelles sont leurs motivations ? Qu’est-ce qui les pousse à marcher chaque jour ? À lutter contre les éléments ? À parfois se battre afin de protéger animaux et végétaux au péril de leur propre vie ?
Pour les Rangers de la Salonga, chaque jour est synonyme de danger dont les braconniers armés ne sont qu’un de plus ajouté à une longue liste : serpents, chute d’arbres, noyade, nid de guêpes, éléphants… Les patrouilles, composées de 6 à 10 femmes et hommes, arpentent la forêt en autonomie complète, parfois coupées de toute communication, à plusieurs jours de toute aide médicale et dans des conditions extrêmes. Leur salaire et leur équipement sont plus que modestes et leur courage n’a d’égal que leur conscience qu’ils agissent là pour le bien des générations futures de l’humanité toute entière.
Témoins de ces instants de leur vie, ça nous a permis d’entendre leurs difficultés, leurs joies, mais aussi leurs déceptions dans l’accomplissement de cette mission indispensable, mais tellement dure. Des efforts dont chaque habitant de la planète profite chaque jour sans pourtant même le savoir.
Nous vous présentons aujourd’hui ce film qui nous tient tant à coeur.
Ici, rien à vendre, juste l’accomplissement de la promesse que nous avons faite à ces femmes et hommes : faire connaître leur parc, sa forêt et les menaces qui pèsent sur elle, son intérêt pour le monde entier, la réalité de la vie de ces protecteurs de la forêt primaire. Vous pouvez nous y aider en partageant ce film.
Salonga ! from Partis Pour on Vimeo.
« Sans le parc, nous ne sommes rien ! Il faut que le monde s’intéresse à nous car la Salonga n’est pas que congolaise, elle est mondiale.
Tout seuls, nous n’y arriverons pas. »
Articles liés
Billet de Bamako #1 : Fille de fleuve
Je suis arrivé à Bamako le 4 octobre dernier. Deux semaines se sont écoulées, c’était le délai que je m’étais donné avant de rédiger le premier de ces billets de Bamako. Le temps nécessaire d’atterrir, au sens propre comme au figuré, de me télescoper avec...
Une photo, une histoire #11 : Saint-Louis, Sénégal
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Saint-Louis du Sénégal ! L’Afrique ! Mon premier vrai voyage ! À 17 ans... Cette photo est sortie de la caisse aux souvenirs grâce à notre déménagement. Je suis retombée sur l’album de mon voyage au Sénégal en 2000....
Une photo, une histoire #6 : Sur la route vers Agadir, Maroc
J’avais envie, ce mois-ci, de partager avec vous une photo de route, ce qui correspond parfaitement à mon état d’esprit. En effet, je suis animée par une furieuse envie de prendre la route, à nouveau. Notre road trip au Danemark m’a rappelé ô combien j’aimais...