Ce mois-ci, vous avez choisi cette photo de pêcheurs prise à Vila Praia de Ancora au Portugal en décembre 2010. A cette époque, nous vivions dans un fourgon aménagé sur les routes d’Europe. Nous avions parcouru la France, puis traversé l’Espagne, pour enfin nous poser à Olhão au Portugal où nous comptions rester deux mois avant d’embarquer pour le Maroc. Mais, comme dans tout plan, il y a des aléas qui nous obligent parfois à les changer. Nous avons donc dû quitter notre douce retraite hivernale pour retourner en Belgique et y retrouver un froid rigoureux. Vous vous rappelez de cet hiver 2010 ? Il avait beaucoup neigé cette année-là. Début décembre, alors que nous venions de quitter la douceur du sud portugais, nous faisions l’expérience de dormir dans notre fourgon par -11° C. Malgré ce grand froid, j’en garde de merveilleux souvenirs et le sentiment de vivre pour de vrai. Nos affaires en Belgique réglées, nous avions décidé de découvrir une partie de l’Espagne et du Portugal que nous ne connaissions pas. Nous avons alors découvert les Asturies, une partie de la Galice et de la Castille-Léon en Espagne. Des paysages grandioses à couper le souffle. Ensuite, c’est la côte portugaise que nous avons longée dans l’idée de découvrir Porto et Lisbonne. Ce fut donc à cette occasion que nous avons bivouaqué deux jours à Vila Praia de Ancora, face à une sorte de fort et juste à côté du petit port de pêche. Cette petite ville de bord de mer n’a rien de particulier. Une ville à moitié vide en ce mois de décembre, calme et tranquille où tout le monde semble se connaître. Mais néanmoins vivante contrairement à d’autres villes balnéaires portugaises où nous nous sommes arrêtés ou où nous sommes tout simplement passés qui nous ont semblé déprimantes et desquelles nous avions juste envie de fuir.

Ce matin-là, à Vila Praia de Ancora, nous avons été réveillés par les bateaux des pêcheurs qui revenaient au port pour décharger leur marchandise. Nous y avons fait un tour avant de nous promener sur la plage. En revenant, nous avons croisé des hommes, des pêcheurs, qui réparaient leurs filets tout en discutant. Pendant que des femmes lavaient leur linge dans un lavoir en plein-air. A l’ancienne. Nous y avons passé une douce journée à observer la vie autour de ce port et à prendre des photos. Parce que j’ai une petite manie : quand je vois des bateaux, je prends des photos. Je me retrouve donc avec de nombreuses photos de bateaux dont la plupart sont sans intérêt.

Cette photo me rappelle de beaux souvenirs d’une période de ma vie où j’ai été totalement heureuse et en paix avec moi-même. Je vivais alors la vie qui me convenait pleinement. J’étais à savourer le moment, confiante en l’avenir, l’esprit ouvert, émerveillé, réceptif et avide. Et nous venions d’apprendre que j’étais enceinte.

Episodes précédents : #1 Chinguetti en Mauritanie et #2 Syracuse en Italie.

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